4 - BIBLE, PUNK ET GUERILLA

Pour finir, 3 titres choisis pour la parenté de leur démarche : LA BIBLE, GUERILLA URBAINE, et BURNING ROME. (Guérilla Urbaine et Burning Rome chroniques empruntées à Marsu dans la revue de presse du NEWWAVE n° 20 - Mai 82. Elles n'engagent que lui...)


bible
LA BIBLE
(Clermont-Ferrand)
7 numéros 81-86


Le message est clair et sans ambiguïté : " les membres du collectif OMG ont conçu LA BIBLE... OMG n'est ni une secte, ni un mouvement politique quelconque ; nous sommes seulement un groupe de personnes qui ont des idées pacifistes et libertaires -1982 -".
LA BIBLE est d'inspiration très Crass et le premier zine à se réclamer d'un courant anarcho-punk : musiques, collages, graphismes, textes politiques, critique sociale globale, messages radicaux. OMG a été aussi un label de K7 et de compilations : "Bibendum volume I". Aux sommaires : Die Form, Ptôse, MKB, Warum Joe. "Pinochet fumier", "Qu'est ce que l'argent?".
L'association continue sous la forme de journal d'actualités musicales sud-ouest : MIX.

guerilla urbaine
GUERILLA URBAINE
(Le Havre)
11 numéros 81-83


"Ca arrive du Havre et c'est à 100% consacré au punk hardcore anglais très engagé (antiguerre, anti-­oppression), punkzine de 16 pages format classique, N/B, photocopies de qualité (très) moyenne, pas cher du tout (3 f.) présente critique de disques (3 étoiles), interview de Chaos UK, Dead Man's Shadow, Action Pact, Subhumans, Insane. Conçu comme un fanzine anglais mais, à la différence de REBELLION, en français, on ne peut que le recommander. Seul problème : pourquoi toujours uniquement regarder de l'autre côté de la Manche ? Admettons que Le Havre est plus proche de la GB que de Paris. Des gens à soutenir parmi les rares à faire leur truc avant tout pour exposer et défendre des idées (encore qu'elles ne passent pas toutes la barre - peace and love, man !). En plus, une vision du punk parfait qui fait place nette de pas mal de stéréotypes nuls imposés par la grande presse et la connerie ambiante." (Marsu) Inquiété puis saisi par la police "Guérilla Urbaine" deviendra ALIENATION.

burning rome
BURNING ROME
(Paris)
5 numéros 81-83


"C'est un concept nettement différent, plus un journal d'idées, une vision du rock par rapport à la société - dans un créneau musical beaucoup plus étendu - qu'un fanzine délibérément centré sur la culture rock (n'roll!) et négligeant tout contexte situé hors d'une vision "fan" ou "collector" : 24 p. imprimées N & B, 5 F., magnifique maquette (illustrations, fonds), des articles en amélioration au niveau de l'écriture (on a remplacé les questionnaires standards style "que pensez-vous de Margaret Thatcher?" par des interviews plus vivantes - style discussion).
Au sommaire : éditorial, bilan de l'année 82 (squatts), Adicts (interview très drôle), Clair Obscur (vous verrez, on en parlera nous aussi), Sex Gang Children (T.B., sauf le fond p.9, type "l'amour sur les barricades de 68", mouais) Lords of the New Church (interview-fleuve-un peu en retard, isn't it ? Au fait, dire que Stiv Bators et B. James n'ont jamais brillé par leurs textes, grosse erreur ! Peut-être pas de chansons politiques (et alors) mais l' ATTITUDE : ce qui compte le plus dans un groupe punk ! Se souvenir de "neat neat neat" et de "son of sam", etc.), Passions (un cambriolage n'est pas une excuse pour passer une interview aussi ancienne et par conséquent singulièrement défraîchie), Rock à Caen (enfin un topo sur la France profonde ! meuh !) et une revue pas vraiment objective ni utile du concert de Siouxie ("foule déchaînée" : hein? "Sorcellerie punkesque" : ho ho ho ! Quant à l'illustration, ça fait mal pour une dernière page), toutes ces critiques acerbes (qui aime bien châtie bien) n'empêchent pas le canard d'être agréable à lire, beau à voir : qualités essentielles pour faire passer des idées, à l'heure où, avec la marée des nouveaux fanzines, les lecteurs-trices ne gobent plus n'importe quoi, n'importe comment. (Finis les torchons)." (Marsu)