1 - DU KIOSQUE ET DES NMPP

Entre 83 et 90, 10 fanzines deviendront magazines avec des fortunes diverses, fatales et douloureuses pour les uns, c'est le cas de NINETEEN, WORST, OUT OF NOWHERE, difficiles pour d'autres: ROCK PRESS, KAMIKAZES, ROCK NON STOP, L'ÉQUERRE et MODERNE, réussie pour LES INROCKUPTIBLES.
En 1990 le paysage se corse avec l'arrivée d'un SUB ROCK underground et entreprenant.

2 EXEMPLES : ROCK NON STOP ET WORST


rock non stop
ROCK NON STOP (zine non consultable)
(Nancy)
4 numéros 83-84
3 numéros en kiosque 84-85


Créé à Nancy, ce trimestriel passera NMPP et tiendra, croyez-le ou non... 7 numéros.
"Le rock s'englue inexorablement. Seule solution envisageable et radicale : le tuer. Il s'englue car il est devenu religion. Ce fanatisme du rock, cet abrutissement généralisé d'un mode de pensée - subjectif et difforme - est bien proche des religions moyenâgeuses. La bêtise, comme trop souvent, est maîtresse du jeu. Les rockers sont bel et bien devenus des cons" (Yves Couprie). Un édito un brin contradictoire avec le titre, "Rock Non Stop" se veut "l'écho amusé et fidèle d'un paysage musical peuplé de toutes tendances".
Dans les premiers numéros était encarté "Dépêche Rock" qui tentera par la suite les kiosques en solo, avec la même persistante malchance que son père porteur." (E.D.)
La plus grande réussite de ROCK NON STOP : la fameuse photo en relief de Cure en couverture du n° 5 (84), les collectionneurs se l'arracheront !


worst
WORST
(Enghien les Bains)
8 numéros 88-90
+ 1 hors-série "Spécial Sordide Sentimental"
en kiosque : 3 numéros 90-91


Ou "Nuisances Rock". Parti d'un épais cahier de photocopies, truffé d'interviews et de chroniques, WORST, évident pied de nez à un célèbre confrère, perd son âme et sa raison d'être en essayant de jouer dans la cour des grands. Privé de sa dérision première et de son insouciance rebelle, WORST s'enlisera là où les vieux eux-mêmes ont désormais du mal à survivre, reproduisant en fin de course les mêmes clichés, les moyens en moins." (E.D.)
Il avait de la classe, du panache, une certaine arrogance artistique (le dossier "Sordide Sentimental"), de la curiosité, quelques prétentions littéraires, (Philippe Soupault dans le n° 7) mais il a trépassé.


rock press
ROCK PRESS
(Toulouse)
13 numéros 86-87
(voir l'édito plus haut)


ROCK PRESS s'essaye au grand écart pendant 13 numéros: parler simultanément de Chris Isaak, Eurythmics, Johnny Clegg, Iron Maiden, Test Department, Scuba Drivers, Young Gods, Kortatu, Sheriffs, Lucrate Milk. Difficile gageure !
ROCK PRESS c'est une association subventionnée, "le collectif d'activités musicales", - ROCK PRESS aura recours à des annonceurs. Autre particularité : sa distribution. Jusqu'au n° 10 où elle passe aux mains des NMPP, ROCK PRESS a organisé son propre réseau de points de vente : une association de dépositaires du magazine à travers toute la France en s'appuyant essentiellement sur des boutiques spécialisées (librairies, disquaires), des maisons de la presse, des MJC, des lieux de concert.
Point de kiosque donc, ce qui ne l'a pas empêché de vivre et d'exister. A partir du n° 11 (Septembre 87), les NMPP s'en mêlent, le magazine tiendra 3 numéros.

Une expérience de presse qui vient de la ville rose qui a déjà connu pareille tentative avec NINETEEN.