1977 année du punk, année-symbole,
année-déclic, et année des grands
changements. Assoupi entre le progressif à la Magma et le
post-psychédélisme franchouillard à la
Ange, le rock français se prend de plein fouet la vague
destructrice du No Future; accords basiques, épingles
à nourrice, cheveux courts, décolorés
et provocation se déversent sur l'hexagone.
Dans le sillage des Sex Pistols, Clash,
Generation X, une scène est en train
de naître : après les Stinky Toys, Starshooter,
Electric Callas, Métal Urbain, Guilty Razors fustigent
à la scène comme à la ville les 70's
et ses dinosaures.
Les deux grands magazines musicaux de l'époque,
Le seul magazine un peu punk, et encore plutôt au
plan de l'esthétique et de la bande dessinée,
c'est METAL HURLANT de Jean-Pierre
Dionnet.
Côté fanzines, c'est le désert complet.
En fait, à part dans le domaine de la bande
dessinée et la science-fiction, la France n'a jamais connu
de fanzinat rock, à l'inverse des Etats-Unis où
le premier "rockzine" voit le jour en 1966.
Il y a bien eu la Presse Parallèle
héritée de l'underground américain, et
la Presse Alternative des mouvements de contre-culture des 70's avec
ses idéaux communautaires, ses utopies, son pacifisme et ses
chèvres, qui s'exprime surtout dans ACTUEL
(qui changera de formule en 77) ou ANTIROUILLE,
mais le mouvement s'est émoussé depuis longtemps.
Deux exceptions pourtant donnent un son de cloche différent :
Pour beaucoup Rock News était le magazine rock idéal, flash, méchant, teigneux, à l'image de la musique dont il parlait..." [Emmanuelle Debaussart dans Rock & Folk Pavane pour la presse morte]
Fin 1978 après 10 numéros diffusés
chez les disquaires indépendants, le journal opte pour une
distribution en kiosque.
Puis ATEM se saborde renonçant
à sortir un 18e numéro pourtant prêt.
"Par lassitude et non pour des problèmes d'argent.
Ça représentait trop de boulot et on avait un peu
fait le tour des groupes qui nous intéressaient" [G. N'Guyen
cité par E. D. ]