2 - LES "MODERNES" : GLORIA et MODERNE (!)

Après le punk vulgairement provocateur et ostensiblement négativiste, il sera de bon ton en ce début des années 80 de jouer la carte de la "modernité". Dans modernité, il y a mode. L'époque pour certains, sera donc au mondain, au raffinement, à la préciosité, au glamour; d'être propre, gentil, légèrement distant et jouer sur le paraître. En un mot être "branché". New wave aseptisée, cold wave inspirée, musiques électroniques froides, dansantes et hiératiques peupleront les colonnes de quelques revues, magazines et fanzines qui mêleront musique et mode dans une volonté esthétisante. GLORIA et MODERNE sont les premiers.


moderne
MODERNE
(Paris)
81-84
en kiosque : 84-86


MODERNE (trimestriel n° 4 - 81) s'ouvre sur une déclaration péremptoire : "Nous continuerons à nous intéresser à tous ceux qui en France comme à l'étranger essayent de se dégager des schémas habituels du rock... Sont démodés les clichés et l'imagerie d'Epinal qui ont fait du rock le rendez-vous des paumés et des losers".
Au sommaire de ses différents numéros se succéderont donc : Daf, New Order, Virgin Prunes, Kas Product, Indochine, et une pléthore de jeunes groupes, musiciens et artistes, tous au demeurant fort charmants et photogéniques, mais souffrant d'une légère affectation.
Parmi les artisans de cette revue'zine bon nombre ont réussi à se faire un nom depuis : Christophe Bourseiller, Michka Assayas, Anaïs Prosaïc, Brice Couturier, Nicolas Sirkis etc..
Avec pour sous-titre "la revue des musiques-images", la même équipe se lancera en kiosque en 84, revue superbe, cérébrale et graphique, "beau design qui balaie l'esthétisme glacé du début de la décennie. Ce MODERNE-là annoncera (avant l'heure) les prémices informatiques de la cyberculture". (E.D.)


gloria
GLORIA
(Paris)
7 numéros 82-84
en kiosque : 1984


Dans GLORIA, magazine du paraître rock, il est autant question d'enveloppe, de look que de musique.
Ce luxueux tabloïd gratuit en noir et blanc qui respire dandysme et intellectualisme mesuré affectionne tout particulièrement l'Image : stylistes et jeunes musiciens en clichés ; tout cela est très plastique !
Rita Mitsouko pose pour Elisabeth de Senneville, Klaus Nomi pour Kansaï, Lucrate Miik pour Rafik ; on découvre un Paco Rabanne en mécène rock, Berlin, Yokio Mishima. Tout le monde est beau et content !
En 85 GLORIA donnera naissance à L'EQUERRE, trimestriel en kiosque et en couleur dans la continuité du précédent. " L'Equerre" et ses trois arêtes pour un parfait triangle des passions : mode, musiques et cinéma. Cold, No et New Wave trouvaient là leur plus intelligent défenseur. De l'underground aux kiosques, le numéro 7, encore lui, sera celui de la pierre tombale. " (E. D.)


migrennes
MIGRENNES
(Rennes)
82-84


Journal Rennais : Daho, Marc Seberg, Complot Bronswick.